Pour un chef de famille, la transmission d’entreprise est l’un des enjeux patrimoniaux les plus importants. Une disposition peu connue gagne à l’être davantage pour l’intérêt qu’elle présente.
Prenons le cas d’un père qui, il y a dix ou vingt ans, aurait donné à ses enfants la nue-propriété de son entreprise tout en s’en réservant l’usufruit. Il est aujourd’hui possible d’annuler cet acte et d’en refaire un autre préparant la future transmission du bien aux petits-enfants. Cet acte prévoit qu’au décès du père les enfants récupéreront l’usufruit, et que les petits-enfants deviendront nus-propriétaires.
Cette donation dite « transgénérationnelle », permet d’éviter des frais de succession. De manière plus générale, les réformes successives, et notamment la loi Dutreil, sont venues alléger la facture dans 99 % des cas de transmissions d’entreprise. Aujourd’hui, on peut faire une cession dans des conditions financières et fiscales favorables.
Autre avantage, le projet de loi de finances pour 2009 a introduit la possibilité d’effectuer un apport à un holding. L’enfant qui reprend l’entreprise paie alors une soulte à ses frères et sœurs. Enfin, on peut aussi avoir intérêt à changer de régime matrimonial. L’opération peut être faite en trois mois. Le feu vert du tribunal pour entériner l’accord des enfants, majeurs ou mineurs, ne nécessite plus des délais d’une à plusieurs années, comme auparavant.
Source : Challenges, le 7 janvier 2010, n°194, p.79
Corinne Caraux et Jean-Yves Mercier, membres du Cercle des fiscalistes, jugent problématique l’analyse de la Cour des Comptes sur le Pacte Dutreil, tant au niveau du diagnostic que dans la nature des préconisations.
Le Pacte Dutreil, souvent présenté comme une dépense fiscale excessive, est en réalité un outil essentiel à la transmission des entreprises familiales. Jean-François Desbuquois démontre qu’affaiblir ce dispositif mettrait en danger l’emploi, le tissu économique territorial et même la souveraineté nationale. Une analyse clé pour comprendre les véritables enjeux derrière ce mécanisme stratégique.
Le modèle d’entreprise familiale est très vertueux, car il favorise l’ancrage dans les territoires et une gestion sur le long terme.
Selon les huit membres du Cercle des fiscalistes, présidé par Philippe Bruneau, les propositions avancées pour augmenter la fiscalité en France sont spécieuses et dangereuses, car, expliquent-ils, dans une tribune au « Monde », cela conduirait à détruire les entreprises familiales.