Ensuite, cette « exit tax » a déjà connu un précédent en France. Instituée par Dominique Strauss-Kahn en 1998, contestée par la Cour de justice européenne en 2004, elle fut supprimée par le législateur en 2005. Motif : elle entravait le sacro-saint principe de liberté d’établissement sous les fourches caudines duquel l’exit tax allemande est d’ailleurs récemment passée. En définitive, Bercy devra procéder à un « fine tunning » et très certainement se concerter avec certains partenaires européens. Car c’est peut être là une des conséquences heureuses de la crise actuelle : celle qui veut qu’elle joue probablement un rôle de catalyseur en matière d’harmonisation fiscale européenne.
Article rédigé par Philippe Bruneau, membre du Cercle des fiscalistes.
Source : Article paru dans “LES ECHOS” Avril 2011
La taxe sur les holdings figurant dans le PLF 2026 est difficilement compatible avec les exigences constitutionnelles et avec celles du droit de l’UE, pointent Philippe Bruneau, président du Cercle des fiscalistes, Jean-Yves Mercier et Jérôme Turot, vice-présidents de ce think-tank.
Alors que la France cherche encore son gouvernement, le président du Cercle des fiscalistes se prononce sur la politique fiscale menée. Si tout n’est pas à jeter, il appelle tout de même à une réforme du régime successoral jugé suranné.
La discussion sur la plus forte taxation du patrimoine est en train de préparer une vague d’expatriation, préviennent, dans une tribune, Philippe Bruneau et Jean-Yves Mercier, du Cercle des fiscalistes. Lesquels pointent aussi les failles du raisonnement des promoteurs de ces impôts.