Dans une précédente chronique nous avons attiré l’attention sur un cadeau consenti aux contribuables depuis le 1er janvier dernier : l’absence d’intérêt sur le paiement des droits de succession et de donation étalé sur dix ou quinze ans. L’administration fiscale a pris conscience de cette faveur et a réagi : dès le 1er janvier prochain, tous les nouveaux dossiers de succession ou de donation qui peuvent bénéficier d’un étalement de paiement régleront un intérêt annuel. C’est logique en période de déficit. Mais il n’est pas trop tard pour bénéficier du régime de faveur : les donations d’entreprises consenties avant le 31 décembre donnent toujours droit à un délai de paiement de quinze ans sans intérêt. A condition de signer l’acte notarié avant la fin de l’année. Et les successions dont les déclarations seront déposées avant la fin de l’année, même si le délai de six mois pour déposer n’est pas écoulé, bénéficieront aussi d’un étalement des droits sans intérêt. Il faudra que l’actif successoral comporte des biens non liquidés pour une fraction importante. Enfin, tous les bénéficiaires d’une succession ouverte depuis le 1er juillet 2014 ont intérêt à aller voir leur notaire pour vérifier s’ils peuvent en bénéficier. Selon Pierre Moscovici, les Français auraient un ras-le-bol de la fiscalité. Aussi, il ne faut pas bouder son plaisir lorsque paraît une mesure fiscale de faveur. Même si c’est le résultat d’une erreur de gestion.
Parution : Challenges 11/12/2014
Les débats récurrents sur la remise en cause du régime Dutreil ignorent les leçons de l’histoire. L’alourdissement des droits de succession a, par le passé, provoqué la vente massive d’entreprises familiales à des groupes étrangers, accélérant la désindustrialisation et la perte de souveraineté économique. Maintenir ce régime, c’est préserver la transmission et la pérennité du tissu entrepreneurial français.
Corinne Caraux et Jean-Yves Mercier, membres du Cercle des fiscalistes, jugent problématique l’analyse de la Cour des Comptes sur le Pacte Dutreil, tant au niveau du diagnostic que dans la nature des préconisations.
Le Pacte Dutreil, souvent présenté comme une dépense fiscale excessive, est en réalité un outil essentiel à la transmission des entreprises familiales. Jean-François Desbuquois démontre qu’affaiblir ce dispositif mettrait en danger l’emploi, le tissu économique territorial et même la souveraineté nationale. Une analyse clé pour comprendre les véritables enjeux derrière ce mécanisme stratégique.