
Source : Challenges du 4 juin 2015
Il existe un dispositif fiscal pour inciter les chefs d’entreprise à donner les titres de leur société en pleine propriété, qui bénéficient alors d’un abattement de 50 % sur le montant des droits à payer.
Apparemment, une telle disposition doit être d’application facile. Or les praticiens se voient imposer une interprétation spécieuse par l’administration fiscale. C’est le cas lorsqu’un chef d’entreprise consent, par exemple, une donation de ses titres en usufruit à un enfant sans descendance et une donation en nue-propriété à un autre enfant qui, lui, a des descendants. Cette solution permet de préparer la transmission du patrimoine à la troisième génération, tout en respectant l’égalité successorale.
A la suite de cet acte, le chef d’entreprise s’est totalement dépouillé. Il n’a plus ni droit de propriété sur les biens transmis ni dividende sur les actions données. De plus, il ne participe plus aux assemblées générales de sa société au titre des actions qu’il a données.
Or, l’administration refuse l’application du régime de faveur. Elle n’en accorde le bénéfice que dans le cas où la propriété n’est pas éclatée entre deux bénéficiaires.
Est-ce l’esprit de la loi ? Certainement pas, mais c’est son application par le fisc : notre fiscalité devient, chaque jour, un peu plus kafkaïenne.
Corinne Caraux et Jean-Yves Mercier, membres du Cercle des fiscalistes, jugent problématique l’analyse de la Cour des Comptes sur le Pacte Dutreil, tant au niveau du diagnostic que dans la nature des préconisations.
Le Pacte Dutreil, souvent présenté comme une dépense fiscale excessive, est en réalité un outil essentiel à la transmission des entreprises familiales. Jean-François Desbuquois démontre qu’affaiblir ce dispositif mettrait en danger l’emploi, le tissu économique territorial et même la souveraineté nationale. Une analyse clé pour comprendre les véritables enjeux derrière ce mécanisme stratégique.
Le choix du placement qui accueillera des actifs financiers faisant l’objet d’un démembrement est essentiel et la fiscalité n’est pas le seul critère à considérer.