
Article du 21/04/2016
En matière de fonds de commerce, les cessions étaient encadrées jusqu’à récemment par une loi de 1909, renforcée en 2012. La réglementation prévoyait un délai d’indisponibilité du prix de vente fixé à cinq mois à compter de la date de l’acte de vente. C’était une absurdité.
Un décret de la loi Macron du 6 août 2015 est venu modifier cette règle au 1er janvier. En réalité, la réforme n’a pas eu lieu, car le législateur n’a réduit le délai que d’un mois. Et ce dans le meilleur des cas. C’est-à-dire celui où la déclaration de résultats a été déposée dans les temps auprès de l’administration fiscale. Que s’est-il passé ?
Dans l’intention, louable, de faciliter les cessions d’entreprise, les députés ont voulu réduire la durée de séquestre du prix. A la faveur des discussions en fin d’année sur la loi de finances rectificative pour 2015, l’Assemblée a donc pris le parti de faire remonter dans le temps le point de départ à partir duquel court la solidarité fiscale entre cédant et acquéreur. Solidarité fiscale qui, de facto, bloque le prix de cession.
Plus d’un siècle pour faire gagner un mois de délai aux entrepreneurs les plus à jour dans leurs formalités fiscales : les travaux parlementaires battent des records de lenteur… Or, pendant ce temps, les créations de société se multiplient.
La question touche plus de Français qu’on ne le croit : il y a 30 000 à 40 000 ventes de fonds de commerce par an. Soit au minimum 80 000 personnes concernées !
Corinne Caraux et Jean-Yves Mercier, membres du Cercle des fiscalistes, jugent problématique l’analyse de la Cour des Comptes sur le Pacte Dutreil, tant au niveau du diagnostic que dans la nature des préconisations.
Le Pacte Dutreil, souvent présenté comme une dépense fiscale excessive, est en réalité un outil essentiel à la transmission des entreprises familiales. Jean-François Desbuquois démontre qu’affaiblir ce dispositif mettrait en danger l’emploi, le tissu économique territorial et même la souveraineté nationale. Une analyse clé pour comprendre les véritables enjeux derrière ce mécanisme stratégique.
Le modèle d’entreprise familiale est très vertueux, car il favorise l’ancrage dans les territoires et une gestion sur le long terme.
Selon les huit membres du Cercle des fiscalistes, présidé par Philippe Bruneau, les propositions avancées pour augmenter la fiscalité en France sont spécieuses et dangereuses, car, expliquent-ils, dans une tribune au « Monde », cela conduirait à détruire les entreprises familiales.