Le tango argentin revient-il à la mode ? Pas besoin de visiter l’Argentine pour s’initier à cette danse sud-américaine chaloupée : il suffit d’observer les dernières décisions de notre législateur fiscal !
Il existe en effet une disposition fiscale qui prévoit que, lorsqu’un chef d’entreprise cède plus de 25% des actions d’une entreprise assujettie à l’impôt sur les sociétés à des membres de sa famille, notamment à ses enfants, il n’y a aucune taxation au titre des plus-values, à condition que le (ou les) bénéficiaire(s) conserve(nt) ces titres pendant cinq ans. Cette sage disposition avait été prise, à l’origine, pour permettre à un héritier qui travaille dans l’entreprise de racheter les titres de son frère ou de sa soeur, extérieurs à celle-ci, lors d’une transmission familiale.
Par une disposition fiscale votée fin 2010, ce type d’opération est désormais soumis, non pas à un impôt sur les plus-values, mais – ce qui est totalement différent à un prélèvement social de 12,3% ! Après avoir fait un pas dans le bon sens, voici donc que l’administration fiscale fait un pas en arrière. Bien que le roi du tango argentin, Carlos Gardel, ait été d’origine française, on se dit que Bercy devrait arrêter les cours de danse.
Article rédigé par Bernard Monassier, membre du Cercle des fiscalistes.
Source : Article paru dans “Challenges” le 17/03/2011
Les débats récurrents sur la remise en cause du régime Dutreil ignorent les leçons de l’histoire. L’alourdissement des droits de succession a, par le passé, provoqué la vente massive d’entreprises familiales à des groupes étrangers, accélérant la désindustrialisation et la perte de souveraineté économique. Maintenir ce régime, c’est préserver la transmission et la pérennité du tissu entrepreneurial français.
Corinne Caraux et Jean-Yves Mercier, membres du Cercle des fiscalistes, jugent problématique l’analyse de la Cour des Comptes sur le Pacte Dutreil, tant au niveau du diagnostic que dans la nature des préconisations.
Le Pacte Dutreil, souvent présenté comme une dépense fiscale excessive, est en réalité un outil essentiel à la transmission des entreprises familiales. Jean-François Desbuquois démontre qu’affaiblir ce dispositif mettrait en danger l’emploi, le tissu économique territorial et même la souveraineté nationale. Une analyse clé pour comprendre les véritables enjeux derrière ce mécanisme stratégique.