Publié dans Valeurs Actuelles, Mars 2021
La lutte contre la fraude fiscale est une nécessité impérieuse. Pour y parvenir, l’administration fiscale dispose de pouvoirs de contrôle et de coercition récemment étendus.
Ainsi le 12 janvier dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a ouvert la porte à la publication des noms des particuliers fraudeurs, équivalent du « name and shame » anglo- saxon.
Le 25 janvier, le dispositif de rémunération des délateurs fiscaux a été renforcé, même plafonné à 1 million d’euros.
Et le 13 février, un décret a validé la surveillance des réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Twitter…) et des plateformes numériques (Le Bon Coin, Airbnb, BlaBlaCar…) par des algorithmes pour déceler d’éventuelles anomalies et repérer les fraudeurs.
Ces mesures ne donnent qu’une mince idée de l’accroissement continu des pouvoirs des contrôleurs fiscaux qui fragilise singulièrement le contribuable alors même que l’équilibre des pouvoirs en démocratie nécessiterait un renforcement parallèle des garanties qui lui sont reconnues.
L’ESFP est une procédure de contrôle fiscal des revenus qui trouve son fondement dans l’article 12 du Livre des procédures fiscales. Elle se caractérise par un contrôle de cohérence réalisé par l’administration fiscale entre, d’une part, les revenus déclarés par les contribuables personnes physiques et, d’autre part, leur train de vie, leur patrimoine et leur situation de trésorerie.
Dans une tribune, des fiscalistes membres du Cercle des fiscalistes plaident pour une réforme d’ampleur de la solidarité fiscale. Ils interpellent la ministre chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes. En l’occurrence, ce portefeuille est désormais détenu par Aurore Bergé.
Le fisc est fondé à établir l’impôt éludé en remontant à la période de dix ans qui précède la découverte de l’irrégularité. Ainsi, il arrive que l’ex-conjoint soit mis en cause longtemps après les prononcés de la séparation et du divorce, explique un collectif de fiscalistes, dans une tribune au « Monde ».