
Challenges du 21 mai 2015
En vertu de certaines dispositions fiscales, il arrive que des cessions de droits sociaux soient exonérées de plus-values (par exemple, cession au-delà d’un certain délai ou cession à un membre de sa famille).
Néanmoins, ces cessions, dans certaines situations, ne réalisent pas de plus-values mais des moins-values. Dans ce cas, un contribuable peut-il imputer ces moins-values sur des plus-values par ailleurs, alors que, s’il y avait plus-values, elles ne seraient pas taxables ?
Le cas est peu fréquent, car il y a généralement au moins une plus-value liée au phénomène de l’inflation. Mais cela peut arriver : ainsi un contribuable s’est retrouvé dans cette situation de réaliser des moins-values sur une cession non taxable s’il y avait eu une plus-value. Il a voulu imputer ses moins-values sur des plus-values réalisées par ailleurs sur d’autres opérations. Il a porté l’affaire devant les tribunaux. Hélas, le Conseil d’Etat, le 4 février 2015 lui a donné tort.
Ne faut-il pas s’en étonner ? Ces régimes fiscaux de faveur se transforment, en cas de plus-values négatives, en régime fiscaux de défaveur.
C’est peut-être juridiquement compréhensible, mais contraire au bon sens. Cette affaire permet de s’interroger sur la nécessaire réforme de notre système fiscal.
L’ESFP est une procédure de contrôle fiscal des revenus qui trouve son fondement dans l’article 12 du Livre des procédures fiscales. Elle se caractérise par un contrôle de cohérence réalisé par l’administration fiscale entre, d’une part, les revenus déclarés par les contribuables personnes physiques et, d’autre part, leur train de vie, leur patrimoine et leur situation de trésorerie.
Le président de la Cour des Comptes a averti qu’une année blanche n’était jouable qu’une seule fois, comme la « carte de triche » qui dans certains jeux de société permet une entorse aux règles, mais une seule.
L’abattement de 10 % sur les pensions n’est pas un privilège, mais une mesure équivalente à celle dont bénéficient les salariés pour leurs frais professionnels. Le supprimer reviendrait à rompre l’équité fiscale sans justification réelle.