Comment gérer l’incertitude fiscale ?

Publié le 15/06/2012

Déjà en temps ordinaire, le contribuable vit dans l’incertitude car le législateur a jusqu’à la fin de l’année pour décider du sort fiscal de ses revenus de l’année courante. Le passage à l’imposition à la source du revenu permettrait seul de remédier à cette situation à condition que l’on prenne soin de figer en début d’année le barème et le régime d’imposition. On n’en est pas là, loin s’en faut.

Les orientations fiscales du projet présidentiel vont se concrétiser dès juillet 2012, par le vote d’une loi de finances rectificative,  si François Hollande obtient la majorité à l’Assemblée nationale. Les contribuables seront ainsi plus tôt fixés que d’habitude, du moins sur certains éléments.

Que faire, que ne pas faire ?

Les assujettis à l’ISF ne disposent d’aucune parade pour se soustraire à l’effort complémentaire qui leur sera demandé au titre de 2012.

Les vendeurs d’immeubles peuvent raisonnablement continuer à tabler sur l’application du régime actuel s’ils signent des avant-contrats avant la date de l’annonce officielle d’un   projet de révision.  Ils pourront utilement assortir leur engagement de vente d’une condition suspensive portant sur la préservation du régime fiscal escompté.

Les auteurs de plus-values sur titres risquent fort d’être soumis aux règles qui seront nouvellement définies sur l’ensemble de leurs cessions 2012. Paradoxalement, les mieux traités seront ceux qui, étant partis s’installer hors de France avant que la loi ne change, se seront dédouanés au taux proportionnel actuel par l’effet de l’exit tax.

Le système du prélèvement forfaitaire libératoire applicable aux intérêts et dividendes est menacé. Mais les produits qui auront été encore soumis au prélèvement en 2012 nous paraissent protégés. Il faudrait, en effet, des raisons impérieuses d’intérêt général pour que le législateur soit reconnu fondé à aggraver rétroactivement des impositions ayant acquis un caractère définitif.

Source: Article paru dans « Les Echos » du 15 juin 2012

  • Partager
Pour aller plus loin :
Projets de réformes fiscales

L’ISF climatique serait catastrophique pour les jeunes actifs comme pour les entreprises

ans un rapport remis au gouvernement, un économiste préconise de financer la transition écologique par un impôt temporaire sur le modèle de l’ISF. Philippe Bruneau et Jean-Yves Mercier analysent les conséquences d’une telle mesure.

Projets de réformes fiscales

Fiscalité : « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent »

Les fiscalistes Philippe Bruneau et Jean-Yves Mercier examinent, dans une tribune au « Monde », une série de propositions en matière fiscale faites par les candidats à l’élection présidentielle et constatent que leur faisabilité juridique se heurte aux règles constitutionnelles françaises.

Projets de réformes fiscales

Doper le pouvoir d’achat des Français par une baisse de la CSG

La baisse doit s’accompagner d’une augmentation du temps passé à travailler. De l’effort des actifs dépend la création de richesses supplémentaires qui fourniront aux intéressés des revenus complémentaires, accroîtront les recettes budgétaires liées à la vente de davantage de biens et services, et serviront à financer la baisse des prélèvements qui frappent les revenus de tout un chacun.


Demande de Session privée

 Vous pouvez désormais demander une Session Privée avec les membres.

Merci de nous contacter si vous souhaitez discuter de votre projet :

CONTACT