Molière n’a décidément pas pris une ride. Mais aujourd’hui, ce ne sont plus les médecins qui devraient être brocardés, mais bel et bien les apprentis sorciers, les Diafoirus de la fiscalité.
Qu’importe que le taux d’intérêt de notre dette de 3,5 % ait croisé depuis longtemps celui de notre croissance estimée pour 2025 à 0,9 %, que l’activité économique envoie pléthore de signaux négatifs, avec l’investissement immobilier en état de mort cérébrale et une inquiétante remontée du chômage de masse : l’important est de créer des concepts fiscaux vagues, aux contours mal définis, et de désigner un responsable.
Fait donc son entrée le concept nouveau de suroptimisation fiscale, à coup sûr le responsable du marasme financier.
La suroptimisation fiscale, vous dis-je ! Comment n’y avait-on pas pensé ?
La ligne de partage entre ce qui est autorisé et permis s’efface: voici venu le temps du jugement moral, de la pesée au trébuchet du nombre de grains de sable pour savoir quand on est en présence d’un tas, et autres joyeusetés qui ne faciliteront pas la tâche des conseils, et pas davantage celle des juges.
Pour rétablir la confiance et restaurer l’investissement, on peut rêver mieux. Mais la communication et la démagogie sont les deux mamelles d’un gouvernement à la recherche d’une improbable majorité.
Beati pauperes spiritu…
La taxe sur les holdings figurant dans le PLF 2026 est difficilement compatible avec les exigences constitutionnelles et avec celles du droit de l’UE, pointent Philippe Bruneau, président du Cercle des fiscalistes, Jean-Yves Mercier et Jérôme Turot, vice-présidents de ce think-tank.
Alors que la France cherche encore son gouvernement, le président du Cercle des fiscalistes se prononce sur la politique fiscale menée. Si tout n’est pas à jeter, il appelle tout de même à une réforme du régime successoral jugé suranné.
La discussion sur la plus forte taxation du patrimoine est en train de préparer une vague d’expatriation, préviennent, dans une tribune, Philippe Bruneau et Jean-Yves Mercier, du Cercle des fiscalistes. Lesquels pointent aussi les failles du raisonnement des promoteurs de ces impôts.