La France compte moins d’actionnaires individuels en 2015 qu’au début du XXe siècle. Les raisons en sont multiples : fiscalité excessive, fluctuations boursières décevantes, eldorado du placement immobilier. Mais cet investissement dans l’immobilier est devenu plus contraignant et moins rentable après imposition.
Nombre d’épargnants s’interrogent donc aujourd’hui sur un retour en Bourse. Car, sauf événement imprévisible, le placement en actions pourrait se révéler la poule aux œufs d’or pour les deux ou trois ans à venir. Malheureusement, en dehors de l’enveloppe favorable de PEA, l’investissement direct en valeur mobilière est fiscalement désastreux. Aussi est-il recommandé de passer par une assurance-vie offrant des supports boursiers. Conseil judicieux. Mais l’investissement subit deux prélèvements : les frais de gestion de la sicav auxquels s’ajoutent les frais d’arbitrage et de gestion de la compagnie d’assurances. Pour éviter cela, on peut ouvrir depuis la France un contrat d’assurance-vie au Luxembourg, et demander au gestionnaire de la compagnie d’assurances d’acquérir des actions cotées en France et à l’étranger. Si on choisit des titres dont il est vraisemblable que le dividende sera de 3 à 4 %, on est assuré d’une rentabilité, nette d’impôt sur le revenu, supérieure à 3 % annuels. Sans parler d’une plus-value sur la valeur du titre. Mais pourquoi ne pas remonter les plafonds des sommes pouvant être investies dans les PEA ? Une question que le gouvernement pourrait se poser.
Qu’importe que le taux d’intérêt de notre dette de 3,5 % ait croisé depuis longtemps celui de notre croissance estimée pour 2025 à 0,9 %, que l’activité économique envoie pléthore de signaux négatifs, avec l’investissement immobilier en état de mort cérébrale et une inquiétante remontée du chômage de masse : l’important est de créer des concepts fiscaux vagues, aux contours mal définis, et de désigner un responsable.
Une récente étude de l’Institut des politiques publiques nous apprend que les 0,1 % des Français les plus riches, les 378 foyers fiscaux versant les plus fortes contributions, seraient imposés sur leurs revenus au taux dérisoire de 2 %. Estimation surprenante, étant donné que le taux de l’impôt progressif culmine à 49 % dans la catégorie visée.
ans un rapport remis au gouvernement, un économiste préconise de financer la transition écologique par un impôt temporaire sur le modèle de l’ISF. Philippe Bruneau et Jean-Yves Mercier analysent les conséquences d’une telle mesure.
Merci à toutes et à tous ayant suivi la nouvelle édition des Rencontres de l’Épargne organisée par Le Monde, en partenariat avec BoursoBank, lors de laquelle Philippe Bruneau, Président du Cercle des Fiscalistes, est intervenu.
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