Pour assujettir les contrats d’assurance vie aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS…) dont le taux global atteint tout de même 12.1 %, le gouvernement s’apprête dans son projet de Loi de finances pour 2010 à fouler du pied certains principes qui régissent l’impôt sur le revenu.
Actuellement, la taxation des contrats d’assurance vie aux prélèvements sociaux diffère selon leur nature. Les contrats monosupport en euros y sont assujettis chaque année lors de l’inscription en compte des intérêts. Les contrats multisupports le sont à l’occasion de rachats total ou partiel réalisés par le souscripteur, mais pas au décès de l’assuré. Car à la différence avec les contrats en euros, la valeur des contrats multisupports évolue au gré des marchés financiers. Il est donc impossible de taxer en cours de contrat des valorisations par nature précaires. D’où une discrimination de traitement : le capital-décès versé aux bénéficiaires de contrats en euros est amputé des prélèvements sociaux qui ont frappé les intérêts qu’ils ont accumulés chaque année, ce qui n’est pas le cas du capital versé aux bénéficiaires de contrats multisupports.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement veut soumettre aux prélèvements sociaux les contrats d’assurance vie multisupports lors du décès de l’assuré. Cette mesure est tout simplement contraire aux exigences constitutionnelles. On ne peut pas soumettre un capital décès, qui est par définition un capital, à des contributions censées frapper des revenus, et uniquement des revenus.
Une telle mesure doit être retirée du projet de loi. Et si tel n’est pas le cas, elle devra nécessairement passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel.
Source : article paru dans Le Monde, le 16 octobre 2009
À l’image d’un mantra, le gouvernement ne cesse de répéter qui n’augmentera pas les impôts. Saur que, comme le rappelait Milton Friedman, « l’inflation est une forme d’imposition qui peut être imposée sans législation ». À titre d’illustration, les capitaux verses au bénéficiaire d’une assurance-vie bénéficient d’un abattement de 152 500 euros.
À l’ombre de l’assurance-vie, le contrat de capitalisation reste un parent pauvre de la gestion patrimoniale. À tort, cette enveloppe pouvant répondre efficacement à de multiples besoins tant des personnes physiques que morales. Explications.
Dans le cadre de sa déclaration de politique générale, la Première ministre a posé solennellement en « troisième principe [de l’action de son gouvernement], le respect ferme de l’engagement pris par le président de la République devant les Français : pas de hausses d’impôts ». Depuis, cette antienne est répétée à satiété. Pour autant, la promesse présidentielle n’est nullement respectée, sur deux plans essentiels.
Ce lundi 13 mars, Rémy Gentilhomme, est brutalement décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 66 ans. Sa disparition nous affecte lourdement. Spécialiste reconnu de l’ingénierie patrimoniale, de la transmission d’entreprises familiales et du démembrement de propriété, domaines dans lesquels il a publié nombre d’ouvrages et d’articles de référence, Rémy Gentilhomme s’est, tout au long de sa carrière de notaire au sein de l’office Lexonot situé à Rennes, investi parallèlement dans l’enseignement en faculté de droit et dans les écoles de commerce, de même que dans les travaux du Conseil supérieur du Notariat. Il a apporté au Cercle la fraîcheur d’une réflexion personnelle et distanciée sur les dérives qu’il lui arrivait de relever dans le traitement fiscal des contribuables. En bref, il était un juriste et praticien de grande envergure, en même temps qu’un esprit libre toujours enclin à soutenir les thèses qu’il tenait pour justes sans crainte d’aller à rebours des idées reçues.
Ses collègues du Cercle, qu’il a contribué à fonder en 2006, rendent hommage à sa chaleur amicale et expriment à sa famille leur profonde sympathie face au deuil qui la frappe.