Source : Challenge du 5 novembre 2015
Grace notamment à sa fiscalité sur les successions, le contrat d’assurance-vie est le placement miracle pour les épargnants français depuis plus de trente ans. Cependant, depuis 1998, le dénouement des contrats au moment du décès est moins favorable puisque le Code général des impôts prévoit, désormais, un prélèvement fiscal au-delà d’un certain capital.
Aussi, les contribuables essaient de trouver les moyens d’échapper à cette taxation. Le cas le plus fréquent est le suivant : une personne a souscrit un contrat d’assurance avant 1999, étant âgé de moins de 70 ans. Ce contrat est exonéré de toute taxation au moment du décès. Si, par exemple, le souscripteur a désigné son conjoint comme bénéficiaire, celui-ci va hériter sans impôts. Mais si, à son tour, le conjoint survivant souscrit un nouveau contrat avec ces fonds, au profit des enfants, à son décès, il y aura taxation, soit parce qu’il était âgé de plus de 70 ans au moment de la souscription, soit parce que les sommes versées dépassent le plafond de 152 500 euros par bénéficiaire.
La solution ? Faire adhérer le conjoint du vivant du souscripteur du contrat ouvert avant 1998. Ainsi, le contrat ne se dénoue pas au premier décès et continue d’être exonéré au profit des enfants.
L’administration a contesté cette solution. La Cour de cassation, dans un arrêt du 10 mai 2015, lui a donné tort.
Le législateur ne devrait-il pas s’interroger sur les raisons de cette recherche d’optimisation fiscale par le contribuable et simplifier notre fiscalité ?
À l’image d’un mantra, le gouvernement ne cesse de répéter qui n’augmentera pas les impôts. Saur que, comme le rappelait Milton Friedman, « l’inflation est une forme d’imposition qui peut être imposée sans législation ». À titre d’illustration, les capitaux verses au bénéficiaire d’une assurance-vie bénéficient d’un abattement de 152 500 euros.
À l’ombre de l’assurance-vie, le contrat de capitalisation reste un parent pauvre de la gestion patrimoniale. À tort, cette enveloppe pouvant répondre efficacement à de multiples besoins tant des personnes physiques que morales. Explications.
Dans le cadre de sa déclaration de politique générale, la Première ministre a posé solennellement en « troisième principe [de l’action de son gouvernement], le respect ferme de l’engagement pris par le président de la République devant les Français : pas de hausses d’impôts ». Depuis, cette antienne est répétée à satiété. Pour autant, la promesse présidentielle n’est nullement respectée, sur deux plans essentiels.
Ce lundi 13 mars, Rémy Gentilhomme, est brutalement décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 66 ans. Sa disparition nous affecte lourdement. Spécialiste reconnu de l’ingénierie patrimoniale, de la transmission d’entreprises familiales et du démembrement de propriété, domaines dans lesquels il a publié nombre d’ouvrages et d’articles de référence, Rémy Gentilhomme s’est, tout au long de sa carrière de notaire au sein de l’office Lexonot situé à Rennes, investi parallèlement dans l’enseignement en faculté de droit et dans les écoles de commerce, de même que dans les travaux du Conseil supérieur du Notariat. Il a apporté au Cercle la fraîcheur d’une réflexion personnelle et distanciée sur les dérives qu’il lui arrivait de relever dans le traitement fiscal des contribuables. En bref, il était un juriste et praticien de grande envergure, en même temps qu’un esprit libre toujours enclin à soutenir les thèses qu’il tenait pour justes sans crainte d’aller à rebours des idées reçues.
Ses collègues du Cercle, qu’il a contribué à fonder en 2006, rendent hommage à sa chaleur amicale et expriment à sa famille leur profonde sympathie face au deuil qui la frappe.