Une récente étude de l’Institut des politiques publiques nous apprend que les 0,1 % des Français les plus riches, les 378 foyers fiscaux versant les plus fortes contributions, seraient imposés sur leurs revenus au taux dérisoire de 2 %. Estimation surprenante, étant donné que le taux de l’impôt progressif culmine à 49 % dans la catégorie visée.
Ce chiffrage s’appuie sur le redéploiement du concept de revenu au-delà de sa définition légale de revenu effectif. Comme la richesse des plus gros contributeurs provient des titres des sociétés dont les intéressés sont actionnaires et bien souvent dirigeants, l’étude ajoute à leur revenu les bénéfices que celles-ci se sont abstenues de leur distribuer, et cela sans prendre en compte les impérieux besoins de réinvestissement auxquels la société doit faire face. Dans l’axe de cette idée hasardeuse, pourquoi ne pas qualifier de revenu l’ensemble des plus-values latentes que recèle le patrimoine, mobilier ou immobilier, de tout un chacun ?
Par Philippe Bruneau, le Président du Cercle des fiscalistes
Publié le 29/06/2023 dans Valeurs actuelles
Le président de la Cour des Comptes a averti qu’une année blanche n’était jouable qu’une seule fois, comme la « carte de triche » qui dans certains jeux de société permet une entorse aux règles, mais une seule.
L’abattement de 10 % sur les pensions n’est pas un privilège, mais une mesure équivalente à celle dont bénéficient les salariés pour leurs frais professionnels. Le supprimer reviendrait à rompre l’équité fiscale sans justification réelle.
Depuis la nuit du 4 août et l’abolition des privilèges, l’égalité devant l’impôt demeure au cœur de notre vie publique. Selon les derniers travaux de l’Insee, avant transferts, les ménages aisés (10 % de la population) ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres, contre 1 à 3 fois après transferts…